Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/255

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croire mais M. de Mesnard, moins incrédule, engagea la duchesse à s’entourer de conseillers capables de ruiner auprès d’elle l’influence de M. de Blacas. Le maréchal Bourmont était arrivé à Massa, ainsi que MM. de Pastoret, d’Escars, de Kergorlay. Ils surent de la duchesse de Berri qu’elle n’avait qu’une connaissance très-imparfaite des pouvoirs que M. de Blacas avait reçus de Charles X ; ils contraignirent le favori à les montrer ; et leur étonnement fut au comble lorsqu’ils virent que ces pouvoirs, tout en accordant à la mère de Henri V le titre de régente, en conféraient à M. de Blacas toutes les fonctions et toute l’autorité. Des conférences secrètes eurent lieu à Lucques. M. de Kergorlay y combattit avec beaucoup d’énergie le droit que s’arrogeait Charles X de disposer de la régence après une abdication volontaire et formelle. MM. de Bourmont et d’Escars se rangèrent de l’avis de M. de Kergorlay. M. de Pastoret, dont ces ardents débats alarmaient la modération, se contenta de faire remarquer que l’acte relatif à la régence était de plusieurs mois postétieur à l’abdication et conséquemment irrégulier. Seul, M. Billot soutint les prétentions de M. de Blacas, sur la demande duquel on l’avait mandé à Massa. Au sortir de ces discussions brûlantes, M. de Kergorlay écrivit à Charles X, pour lui exprimer sa conviction, une lettre pleine à la fois de respect et de fermeté[1] Quant à M. de Blacas, il sortait

  1. à sa majesté Charles X.
    Sire,

    J’ai assisté ici à quelques conférences qui ont été tenues dans les intérêt de Henri V et de la France, en présence de la mère de son jeune