Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/285

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engagements pris à la Fétellière, la Vendée ne devait prendre les armes qu’en cas d’invasion étrangère, de république proclamée, ou d’insurrection dans le Midi. Aucune de ces conditions ne s’étant réalisée, ajoutèrent-ils, le découragement a germé dans les esprits, et les paysans ne se lèveront pas. À cette déclaration inattendue la duchesse de Berri laissa éclater tout son trouble, elle exposa les divers motifs qu’elle avait de compter sur le dévouement actif de la Vendée, et combattit d’une voix émue des opinions qui lui défendaient l’espérance. Mais les trois chefs vendéens se montrant inébranlables, « Eh bien, s’écria-t-elle je vous demande une déclaration écrite. » Ils la promirent, et tinrent parole.

Voici ce qui se passait pendant ce temps parmi les légitimistes de Paris. Une lutte sourde et obstinée y existait entre le parti du mouvement et celui de la résistance. La conspiration ourdie au sein du premier avait survécu à l’échec de la rue des Prouvaires, qui en fut la révélation, non le dénouement. Depuis la nuit du 2 février, les conspirateurs avaient mis plus de discrétion dans leurs démarches, plus de réserve dans le choix de leurs auxiliaires. Essayant l’application d’un plan uniforme, ils avaient partagé leurs adhérents à Paris, en cinq grandes divisions, dont la cinquième se composait principalement des gardes-forestiers du département. Une sixième division avait son centre à Versailles et comprenait un assez grand nombre de Suisses de la garde. Mais l’organisation était loin d’être régulière ; les sommes d’argent distribuées avaient