Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/289

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duchesse de Berri, et un contre-ordre venait d’être expédié aux différents chefs. Il est vrai que, dans une entrevue subséquente du maréchal et de la princesse, la prise d’armes fut de nouveau ordonnée, et fixée à la nuit du 3 au 4 juin. Vain retour ! le contre-ordre avait tout désorganisé ; il avait porté parmi les insurgés l’incertitude, la défiance le découragement la confusion. Ceux qui n’eurent pas le temps de le recevoir commencèrent leur mouvement et furent écrasés, n’étant pas appuyés par ceux qui l’avaient reçu. Dans les départements de la Sarthe, de la Mayenne, d’Ile-et-Vilaine, quelques désarmements furent opérés et n’aboutirent qu’à des arrestations. A Chemiré-le-Gaudin, à Chanay, à la Gravelle, à la Gaudinière, les chouans et les soldats en vinrent aux mains avec un courage égal, avec des succès divers ; mais chacun de ces engagements partiels ne servait qu’à épuiser l’insurrection. Informé d’ailleurs de la présence de la duchesse de Berri en Vendée, par le rapport d’un officier que le fils de M. de Coislin avait mis dans la confidence croyant le gagner, le général Solignac concentrait toutes ses forces. Une visite faite par le général Dermoncourt au château de la Chaslière porta le dernier coup au parti royaliste. Un grenadier ayant trouvé dans un cellier une bouteille remplie de papiers, ces papiers furent examinés : ils contenaient le plan de la conspiration. Pour comble de malheur, quand la duchesse de Berri apprit cet événement, il n’était plus temps de révoquer efficacement le second ordre