Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/290

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qui appelait les Vendéens à l’insurrection. On devine les suites. Les rassemblements qui se formèrent étaient incomplets : on les dispersa. Les insurgés qui se levèrent en armes n’étaient pas assez nombreux : leurs efforts furent perdus. A Riaillé, M. de la Roche-Macé, à la tête de sa division, exécuta une brillante charge à la baïonnette ; mais il ne put tenir la campagne. Au combat du Chêne, les royalistes, sous les ordres de M. de Charette se battirent bravement, mais ils durent céder au nombre, et ils eurent à pleurer, entre autres victimes de ces luttes funestes, MM. d’Hanache, de Trégomain et de Bonrecueil. Ce dernier avait eu la jambe traversée d’une balle ; après s’être tramé sanglant de porte en porte, dans un village où l’hospitalité fut partout refusée à son agonie, il tomba aux mains des soldats, et mourut entouré de visages ennemis.

Parmi les faits d’armes qui eurent lieu dans cette triste période des guerres de parti, le siége soutenu au château de la Pénissière mérite qu’on le signale. Là, quarante-cinq Vendéens soutinrent les attaques d’une troupe nombreuse avec tant de constance et de vigueur, qu’il fallut recourir contre eux à l’incendie. Or, la flamme était sur leurs têtes, la flamme était sous leurs pieds, qu’ils combattaient encore au son de deux clairons et au cri de Vive Henri V ! Six d’entre eux seulement furent tués, les autres firent retraite en se défendant et ne laissèrent aux assiégeants que des ruines fumantes et des morts.

Mais la guerre civile ne se prolonge pas dans un