Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/292

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Château-Gontier et Vitré, ce gouvernement, par une mesure aussi arbitraire que violente, venait de mettre en état de siège quatre départements, ceux de Maine-et-Loire, de la Vendée, de la Loire-Inférieure et des Deux-Sèvres. Et en même temps, comme pour montrer aux légitimistes que la dynastie qu’ils attaquaient ne manquerait pas d’appui au dehors, le Moniteur annonçait l’entrevue du roi des Français et du roi des Belges à Compiègne, et le mariage prochain de la princesse Louise d’Orléans avec Léopold. Le moment était donc venu pour la duchesse de Berri de ne plus songer qu’à sauver ses jours ou sa liberté. Nantes était hostile à sa cause : il était peu probable que le gouvernement pensât à diriger de ce côté sa surveillance. Ce fut ce motif qui poussa la princesse à choisir la ville de Nantes pour refuge. Elle y entra vêtue en paysanne, et accompagnée de Mlle Eulalie de Kersabiec, que protégeait un déguisement semblable. Plus tard, nous la retrouverons dans l’asile où un misérable devait la livrer a ses ennemis.

Ainsi fut étouffé le soulèvement de l’Ouest. Coïncidant avec une insurrection républicaine, nul doute qu’il n’eût mis la dynastie d’Orléans à deux doigts de sa perte, s’il y avait eu accord entre les chefs. Mais, dans ce cas, que serait-il arrivé ? Le parti légitimiste aurait-il profité de la victoire ? Pour faire revivre l’aristocratie, une aristocratie ayant son symbole dans la royauté et ses bases dans une constitution nouvelle de la propriété territoriale ; pour substituer le système de l’élection indirecte à celui de l’élection directe et les états-généraux aux modernes