Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/337

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violence inoui, la guerre civile dans l’Ouest, la guerre civile dans Paris, montraient assez combien était condamnable le système du 13 mars ; que de ce système étaient découlés, comme autant de conséquences inévitables, les malheurs de Grenoble, le désarmement non motivé de la garde nationale dans plusieurs villes, des mesures de rigueur sans exemple, l’obligation de livrer quatre départements aux rigueurs de l’état de siège ; qu’au tort de cette politique, furibonde à l’intérieur, se joignait celui d’une politique dénuée, au dehors, de franchise, d’énergie et de dignité.

La réponse du roi fut telle qu’on devait la prévoir. Si le sang coulait, la faute en était aux factieux, qui seraient châtiés, mais sans que le cours régulier de la justice fût interrompu. Si le roi de France n’avait pas la popularité du duc d’Orléans, il ne fallait pas s’en étonner après tant de calomnies et d’outrages, fruit des haines de l’esprit de parti. Les rigueurs déployées étaient un moyen de gouvernement que rendaient indispensable des attaques sans cesse renaissantes. Le compte-rendu, après tout, n’était qu’un exposé de griefs imaginaires, qu’un tissu d’accusations injustes, comme celle où l’on reprochait au roi d’être insatiable de richesses. Quant à la politique extérieure elle avait été ce que permettaient nos intérêts et nus ressources : le langage de M. de Sainte Aulaire, blâmable peut-être en apparence, se justifiait par le résultat ; l’affaire de la Belgique était finie, et si l’on ne pouvait voir aussi clair dans celle d’Italie, cela tenait à la difficulté de rendre un pape raisonnable.