Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/353

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inexorable que Dieu, depuis plus d’un demi-siècle, semblait avoir prononcé contre l’orgueil des dynasties qui se prétendent immortelles. Je n’achève pas par respect pour un deuil qui dure encore ; mais la mort du duc de Reichstadt ne devait point fermer la série…

Un des premiers actes qui révélèrent l’empressement du pouvoir à tirer parti de sa victoire fut la suspension violente du culte saint-simonien.

Depuis que Bazard et Enfantin s’étaient séparés, un nouveau schisme avait affligé la famille saint-simonienne. Nous avons exposé les idées d’Enfantin sur la mission du couple-prêtre relativement au mariage. Ces idées, M. Olinde Rodrigues ne les partageait point. Il admettait bien le divorce dans certains cas et après certaines épreuves ; mais, tant que le mariage subsistait, il le voulait sacré, inviolable, et indépendant de l’autorité da prêtre en tout ce qui concerne l’intimité du cœur ou des sens. D’autre part, M. Olinde Rodrigues était loin de s’en remettre d’une manière absolue à la décision de la femme qui, la première, viendrait s’asseoir sur le trône pontifical. Il ne niait pas qu’à la prêtresse il n’appartînt de révéler le code de la pudeur, la loi des convenances ; mais cette loi, suivant lui, devait satisfaire à des conditions rigoureuses ; il demandait que l’enfant pût toujours reconnaître son père, et il repoussait d’avance, comme inconciliable avec l’essence du mariage, toute formule conduisant à une profanation quelconque de l’intimité des époux.

De tels dissentiments étaient trop graves pour ne pas amener une rupture. Elle eut lieu avec beau-