Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/403

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Angleterre et se serait réfugiée dans les états du roi de Hollande. Venloo aurait été assigné pour résidence à Henri V. On avait lieu de compter sur la coopération de quelques généraux, à demi détachés de la cause de Louis-Philippe. On savait qu’à un signal convenu, un lieutenant-général devait faire passer sa division sous le drapeau blanc. Le partage de la Belgique entre la Hollande et la France aurait été annoncé comme un des avantages résultant, du triomphe de la légitimité. Enfin, on se promettait beaucoup de la réalisation du projet d’emprunt, dont nous avons indiqué le mécanisme. Mais, pendant la dernière période du séjour de la duchesse de Berri à Nantes, tant de brillantes espérances commençaient à s’évanouir : elles furent tout-à-fait détruites par l’arrestation de la duchesse de Berri.

Le roi venait de mettre momentanément à couvert sa dynastie ; il ne se doutait pas qu’un grand danger allait menacer ses jours. La joie fanfaronne et cruelle déployée à la suite des journées de juin, les vaincus livrés au gourdin des sergents de ville, les prisons encombrées de suspects, Paris placé inconstitutionnellement et violemment sous la juridiction des conseils de guerre, l’infâme édit de 1666 ressuscité tout-à-coup et les médecins sommés de descendre au rôle de délateurs, l’atteinte récente portée au droit d’association par la dispersion du club des Amis du Peuple, tout cela irrita au plus haut point les ennemis du gouvernement. Jusqu’alors les plus fanatiques n’avaient juré que par l’insurrection. L’insurrection venant à leur manquer, le sen-