Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/428

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ton de l’orgueil satisfait, que la Conférence de Londres consentait à la démolition des forteresses élevées, par suite des traités de 1815, dans le royaume des Pays-Bas, pour humilier et contenir la France. C’était une heureuse nouvelle : les ministres en prirent occasion de vanter l’excellence de leur politique ; les feuilles de la cour s’applaudirent de cette réparation accordée à notre honneur ; et la nation put avoir un moment de fierté… Elle ne connaissait pas le fond des choses.

Dans la séance du 28 juillet 1831, sir Robert Peel ayant interpellé le ministère anglais sur la question des forteresses belges, lord Palmerston répondit en propres termes : « La négociation à intervenir n’aura lieu qu’entre les quatre Puissances et la Belgique. La France en est exclue. »

Ainsi, la France allait être exclue brutalement d’un traité qui touchait son honneur ! Ainsi, on l’avait admise dans le conseil amphyctionique des souverains, tant qu’il s’était agi de favoriser les vues des grandes monarchies européennes ; et maintenant qu’il s’agissait de son intérêt le plus cher, de son orgueil blessé, on la repoussait ; et M. de Talleyrand, au nom du gouvernement français, se résignait à subir cet outrage, le plus sanglant de tous !

Lord Palmerston avait dit vrai : le 14 décembre 1831, les plénipotentiaires des cours d’Autriche, de la Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie, signèrent une convention définitive dont l’article 1er portait : « En conséquence des changements que