Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/429

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l’indépendance et la neutralité de la Belgique ont apportés dans la situation militaire de ce pays, ainsi que dans les moyens dont il pourra disposer pour sa défense, les hautes parties contractantes conviennent de faire démolir, parmi les places fortes élevées, réparées ou étendues dans la Belgique, depuis 1815, en tout ou en partie, aux frais des cours d’Autriche, de la Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie, celles dont l’entretien ne constituerait désormais qu’une charge inutile. D’après ce principe, tous les ouvrages de fortification des places de Menin, Ath, Mons, Philippeville et Marienbourg, seront démolis, dans les délais fixés par les articles ci-dessous[1]. »

De sorte que cette démolition était décidée 1° parce qu’elle débarrassait les Puissances d’une charge reconnue désormais inutile ; 2° parce que le caractère de Puissance indépendante et neutre attribué à la Belgique, suffisait évidemment à la sécurité de l’Europe liguée contre nous. Et pour qu’aucun doute ne restât, dans les esprits sur le sens de cette convention, les ministres anglais eurent soin, dans le parlement, d’ajouter à l’injure du texte l’injure du commentaire. Jamais assurément, même sous Louis XV, la politique du gouvernement français n’avait été moins française. Il est vrai que plus tard, la fille aînée du roi Louis-Philippe épousa le roi Léopold !

  1. Cette convention ne porte pas la signature de M. de Talleyrand, qui avait consenti à notre exclusion. Les signataires sont : MM. Palmerston, Esterhazy, Wessemberg, Bulow, Liéven, Matuszewicx, Goblet.