Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/430

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Cependant, les démêlés entre la Hollande et la Belgique étaient toujours le principal sujet des préoccupations de la Conférence. Elle n’ignorait pas que du dénouement de cette longue querelle allait dépendre la paix générale.

On se rappelle le traité des 24 articles : il avait résolu[1] les questions commerciale et financière en faveur de la Belgique, et la question territoriale en faveur de la Hollande. C’est qu’en effet, ce traité n’était dirigé ni contre la Hollande, ni contre la Belgique : il était dirigé contre la France. Ne pouvant rayer de l’histoire les révolutions de juillet et de septembre, les monarchies européennes avaient voulu faire revivre, sous une autre forme, la pensée qui présida en 1815 à la formation du royaume des Pays-Bas ; et c’était pour nous opposer, au nord, une double barrière, qu’après avoir proclamé la neutralité belge, elles accordaient au roi de Hollande, non-seulement une partie du Luxembourg et la rive gauche de l’Escaut, mais encore une partie du Limbourg et Maèstricht, en un mot, un établissement solide le long de la Meuse.

La France, cette fois n’était pas exclue des délibérations, elle se trouvait donc naturellement soumise à l’humiliation de garantir, conjointement avec les quatre grandes Cours, l’exécution d’un traité qui avait pour but de la tenir en tutelle[2].

L’obligation lui en fut imposée par le traité du 15 novembre 1831 qui reproduisait les 24 articles,

  1. Voir au tome 2e, page 485.
  2. Plus on réfléchit à l’insolence de cette combinaison, plus on s’étonne qu’elle ait obtenu l’adhésion de nos ministres, et la signature de notre