Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/433

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plomatie, rien n’était plus raisonnable, plus fondé, que cette protestation de la Hollande. La Conférence y répondit par des sophismes sans dignité[1]. Pour ce qui était du protocole d’Aix-la-Chapelle, elle prétendit « qu’il ne contenait rien de relatif à la forme des délibérations, » subtilité vraiment misérable ! car, en attribuant aux souverains intéressés le droit de participer aux congrès directement ou par leurs plénipotentiaires, le protocole en question avait eu évidemment pour but de ne laisser aucun intérêt sans garantie. La Conférence ajoutait que les 24 articles ne présentaient que le développement des bases de séparation. Et ici encore, la Conférence trahissait la vérité ; car, par exemple, le traité des 24 articles partageait le Luxembourg entre la Belgique et la Hollande, moyennant une indemnité territoriale accordée à la dernière, tandis que, dans le traité des bases de separation, il était dit expressément, art. 2 : « La Belgique sera formée de tout le reste des territoires qui avaient reçu la dénomination du royaume des Pays-Bas, dans le traité de l’année 1831, sauf le grand duché de Luxembourg, qui, possédé à un titre différent par les princes de la maison de Nassau, fait et continuera à faire partie de la Confédération germanique. » Il est vrai que l’article 4 avait prévu le cas où, les deux pays possédant des enclaves dans leurs territoires respectifs, il y aurait lieu à des arrangements propres à leur assurer une entière

  1. Réponse de la conférence de Londres aux plénipotentiaires hollandais, signée par MM. Esterhazy, Wessembsrg, Talleyrand, Palmerston, Bulow, Liéven, Matuszewiez, et datée du 4 janvier 1831.