Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/434

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contiguité de possessions ; mais dès que ces arrangements dont la portée, du reste, n’avait pas été prévue, aboutissaient à un remaniement absolu des bases adoptées, que signifiait ce mot hypocrite de développement opposé par la Conférence aux réclamations du roi Guillaume[1] ?

Quoi qu’il en soit, l’énergique résistance de ce prince eut pour premier résultat de plonger dans une longue hésitation la Russie, la Prusse et l’Autriche. Jusque-là ces trois puissances avaient combiné leur action avec celle de l’Angleterre, parce que, pour elles comme pour l’Angleterre, la pensée cachée au fond de tous ces débats était une pensée hostile à la France. Mais, pour obéir à la commune haine, pour nous créer au nord des obstacles suffisants, il avait fallu sacrifier en partie les intérêts du roi de Hollande, les sacrifier au nom du principe révolutionnaire. Et, sur ce point, la Russie, l’Autriche et la Prusse, commençaient nécessairement à se séparer de la Grande-Bretagne. Pour celle-ci, la question était bien simple : elle consistait tout entière à contenir la France. Pour celles-là, au contraire, la question était complexe : elle consistait à contenir la France, sans toutefois donner trop complétement raison au principe révolutionnaire, en souffrant que, par suite des journées de septembre, on abaissât outre-mesure cette royauté hollan-

  1. Nous avons rassemblé aux documents historiques n° 5, les traités des bases de séparation, celui des 18 articles et celui des 24 articles. Nous renvoyons le lecteur à ces documents précieux. Il pourra lire dans le simple rapprochement des textes l’histoire des variations, des intrigues, des usurpations de ce qu’on nomme la diplomatie.