Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/446

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette conviction, de plus en plus profonde, qu’on ne se battrait pas… l’ordre du départ se faisait attendre. Car ne fallait-il pas obtenir la permission des Anglais ? Et pendant ce temps, le trésor était en voie de s’obérer, l’attente de la guerre entraînant des frais presqu’aussi considérables que la guerre elle-même. Rapprochés de l’extrême frontière, les troupes y étaient entassées au milieu des cantonnements de l’artillerie et de la cavalerie, qui occupaient beaucoup de place ; et la portion du corps de réserve, que le maréchal Soult avait fait entrer dans le département du nord, y était déjà soumise aux inconvénients qui résultent de l’agglomération des masses, tels que le renchérissement des denrées. La saison, d’ailleurs, était devenue mauvaise, le choléra sévissait dans le pays, et la santé du soldat exigeait des mesures de faveur. Les corps réclamèrent à l’envi les allocations du pied de rassemblement, ce qui dut leur être accordé dans toute l’étendue de la 16e division militaire.

Une plus longue attente était donc à la fois dérisoire et ruineuse. Aussi bon citoyen que bon capitaine, le maréchal Gérard ne pouvait s’expliquer tant d’hésitation ; il pensait que, puisqu’on déclarait la guerre à la Hollande, il fallait la lui faire promptement et franchement. Selon lui, attaquer Bréda et Bois-le-Duc valait mieux que de s’arrêter au siège de la citadelle d’Anvers et du fort Lillo. Il disait avec raison que, si les Puissances signataires du traité du 15 novembre en souhaitaient sincèrement l’exécution, elles ne pouvaient s’opposer à