Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/447

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ce qu’on prît, pour le faire exécuter, des mesures vigoureuses et décisives. Du reste, ces dispositions étaient aussi celles du général Saint-Cyr Nugues et du général Haxo, officiers d’un mérite éminent, que tourmentait le désir des entreprises hardies, et qui eussent volontiers tracé le plan d’invasion de la Hollande, où ils auraient été bien aise de recommencer Pichegru.

Mais telles n’étaient point les vues de la cour des Tuileries. Par des motifs que nous expliquerons plus bas, elle entendait 1° que les Français assiégeassent la citadelle d’Anvers, sans la coopération des Belges ; 2° que, dans le cas où notre armée aurait à repousser une attaque de la part des Hollandais, elle s’abstînt de les poursuivre jusque sur leur territoire.

Le maréchal Gérard avait l’âme trop haute et l’esprit trop juste pour souscrire à des conditions de ce genre. Dans plusieurs lettres, noblement pensées, il fit remarquer au roi les inconvénients du rôle qu’on prétendait imposer à l’armée française. Il reçut, pour toute réponse, l’invitation de se rendre à Paris, où, dans une conversation de deux heures, on espérait plus avancer les affaires que par une longue correspondance. Le maréchal Gérard quitta donc son quartier-général de Valenciennes et se mit en route pour la capitale. Sa ferme résolution était de résigner le commandement de l’armée, si, en cas d’attaque de la part des Hollandais, il était condamné à s’arrêter respectueusement sur la limite de leur territoire. On lui envoya, pour le faire revenir sur sa détermination,