Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/70

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Pour bien comprendre l’affreux combat qui allait se livrer, il est nécessaire de connaître le champ de bataille. La ville de Lyon, comme on sait, s’allonge entre deux fleuves, le Rhône qui code à l’Est et la Saône qui coûte à l’Ouest. Au Nord, et sur une hauteur d’où l’on domine la ville de Lyon est la ville de la Croix-Rousse, que les ouvriers en soie occupent presque tout entière. Entre Lyon et la Croix-Rousse, sur un point plus élevé que la Croix-Rousse elle-même, est situé un plateau duquel descendent vers Lyon deux longues voies, l’une à gauche, la Grand-Côte, l’autre à droite, la montée des Carmélites. Ces deux voies principales sont réunies à leur extrémité inférieure par la rue des Capucins qu’habitent les fabricants, qui ont ainsi les ouvriers sur leurs têtes. Au Nord, sur la rive occidentale du Rhône et le long des flancs de la Croix-Rousse, s’étendent les faubourgs de Saint-Clair et de Bresse. A l’Est et au Midi sont les quartiers des Broteaux et de la Guillotière, que le Rhône sépare de Lyon à l’Ouest se trouve le faubourg de Saint-Just, et, au Midi, entre les deux Neuves, la presqu’île de Perrache. Les Broteaux et la Guillotière communiquent avec Lyon par trois ponts jetés sur le Rhône, le pont de la Guillotière, le pont Morand et le pont Lafayette.

Cette topographie de Lyon, le lieutenant-général Roguet ne la connaissait que très-imparfaitement. Il était malade, d’ailleurs, et il lui eût été bien difficile de prévenir l’insurrection.

Le lundi, 21 novembre, de sept à huit heures du matin, les ouvriers en soie, au nombre de trois ou quatre cents, se rassemblèrent à la Croix-Rousse.