Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/84

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comte Roguet, ont été forcés, afin d’éviter l’effusion du sang et les horreurs de la guerre civile, d’évacuer à deux heures l’Hôtel-de-Ville, l’arsenal et la poudrière, positions qu’elles occupaient encore, et de se retirer hors la ville par le faubourg Saint-Clair ;

2o Que, nous ci-dessus dénommés, avons été contraints également de laisser occuper le poste de l’hôtel-de-ville par les troupes de l’insurrection qui étaient maîtresses sur tous les points ;

3o Qu’en ce moment, la désorganisation la plus complète règne dans la ville, que l’insurrection domine tous les pouvoirs, et que les lois, les magistrats, sont sans force.

Fait à l’hôtel de la préfecture, les heure, jour et an susdits.

Signé Dumolard, Boisset, E. Gauthier, Duplan. »

Les signataires de cette triste déclaration n’avaient pas plus tôt abandonné l’Hôtel-de-Ville, que les insurgés s’y présentèrent. Les portes leur en furent ouvertes par l’acteur Quériau ; quelques aventuriers s’y établirent avec quelques chefs de section, sous le titre d’état-major provisoire. Le gouvernement de Lyon se trouva alors partagé entre Lachapelle, Frédéric, Charpentier, chefs des ouvriers, et Pérénon, Rosset, Garnier, Dervieux, Filhol hommes que la population ouvrière ne connaissait pas, mais qui prenaient dans la victoire du peuple la place qui appartient, aux jours de trouble, à quiconque est audacieux.

Qu’allait faire ce pouvoir insurrectionnel ? Lachapelle, Frédéric et Charpentier n’avaient guère vu dans la lutte qu’une question de tarif. Pérénon Rosset, Garnier, Dervieux, Filhol, n’y avaient vu de leur côté, qu’une forte secousse politique. Ceux-là voulaient que le sort matériel du peuple lut amélioré ; ceux-ci, que la monarchie fît place à la république. Quant à l’influence que le change-