ou de riz, n’était-ce pas donner au droit de visite une extension dérisoire et propre à en changer le caractère ? N’était-ce pas exposer la marine marchande à des vexations de toute espèce, contre lesquelles il n’y aurait de recours que dans des représailles brutales ? Il était fort étrange que le cabinet des Tuileries, si passionné pour la paix, l’eût mise ainsi à la merci de tous les hasards ! il était étrange qu’il la fit dépendre de l’injustice ou de la grossièreté du premier marin venu ! Et en faut-il davantage pour indiquer combien était impérieuse, à cette époque, l’influence de l’Angleterre aux Tuileries ?
L’attitude des ministres français vis-à-vis du Portugal ne révélait pas moins clairement le fond de leur politique, toute de condescendance et de peur. Depuis long-temps, le Portugal était troublé par la lutte de deux frères, don Pédro et don Miguel ; et l’un et l’autre, avec un acharnement implacable, ils poursuivaient la victoire : une couronne en était le prix. Après de nombreuses vicissitudes, le père de dona Maria s’était rendu maître de Porto, et don Miguel l’y assiégeait. Porto n’était qu’un point bien petit sur la carte, et cependant l’Europe entière avait l’œil fixé sur ce point, d’où pouvaient jaillir les premières étincelles d’un embrasement général. Contempteur déclaré des chartes modernes, et franchement despote, dont Miguel avait les sympathies des Puissances ultra-monarchiques du Continent, il en recevait des encouragements, des secours ; et il s’appuyait, en outre, sur le peuple, dont l’ignorance fait si aisément pacte avec le despotisme, dans tout pays où la superstition a passé. Don Pédro