peuple n’a pas donné sa démission ; l’opinion publique est éveillée ; la révolution de juillet n’est pas si ancienne : ils n’oseront pas ! …
Ils ont osé ! car le génie praticien est assuré de corrompre tout ce qu’il touche, de découvrir, quand il lui plaît, contre chaque droit du pays, un droit du gouvernement plus ancien et plus imprescriptible. C’est ainsi que nous avons vu l’état de siège dans Paris les écrivains politiques livrés à la juridiction des sergents d’infanterie, la liberté individuelle adjugée aux caprices du dernier des agents de la force publique la sainteté du domicile universellement violée d’abord, puis ensanglantée, le secret des correspondances devenu la matière première du réquisitoire, l’association, le principe d’union, de mutuelle protection entre tous les citoyens d’une même classe ou d’une même opinion politique, devenu crime de haute trahison contre l’État ; c’est ainsi que nous nous sommes vus nous-mêmes dépouillés de nos droits d’écrivains et de citoyens, frappés dans notre liberté et dans notre fortune, pour avoir voulu conserver l’existence du journal d’où partit le premier appel en faveur de la dynastie d’Orléans… (j’en demande pardon pour mon « compte à la liberté et à mon pays)… »
Passant aux injures récentes dont la Chambre des pairs entendait tirer vengeance Armand Carrel rappela que déjà en février 1830, un de ses anciens collaborateurs, M. Mignet, n’avait pas craint de dire de la pairie qu’elle était « la retraite des députés émérites, le prix de toutes complaisances, l’hôpital