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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/121

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diplomatie et la police selon les idées ordinaires des hommes sur l’honneur et la probité, nous ne pourrons néanmoins jamais nous persuader que des actes tels que ceux dont il est ici question, que la fraude et le faux, qui, dans tous les pays du monde, sont qualifiés crimes et tombent dans le domaine du mépris public, soient, lorsqu’ils émanent de la diplomatie, qui a la haute mission de rapprocher et de réunir les peuples, des actes ordinaires et de tous les jours… L’honneur de la confédération ne lui permet pas de supporter en silence une pareille conduite. Et tout ceci s’est passé en Suisse, au nom de la France et de son roi et ces faits ont donné lieu à une information judiciaire ! L’honneur de la France et celui de son roi sont également compromis. Mais la France et son roi ne fabriquent pas de faux passeports ; la France et son roi ne commettent point de crimes, et ils n’ont chargé personne d’en commettre en leur nom et quiconque ne craindrait pas d’en commettre en leur nom aurait cessé d’agir comme leur représentant… Il faut qu’ils connaissent la vérité…, qu’il plaise à la haute Diète de charger le Vorort d’informer, par le canal du chargé d’affaires suisse à Paris, ou par toute autre voie sûre, le roi des Français, ainsi que son gouvernement, du véritable état de l’affaire, et de joindre à cette communication copie certifiée des pièces. »

Quelque terribles que fussent par leur sens caché de pareilles conclusions, M. Bruggiser, député d’Argovie, les combattit comme empreintes de mollesse