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DU TRAVAIL.

couverte ; ses maîtres de cérémonie seront traités comme des laquais, et ses ministres comme des serviteurs du peuple, jusqu’à ce qu’un jour vienne (jour terrible) où on la fera monter sur un échafaud, sans même lui permettre ce qu’on permet au dernier des criminels… ; car les suprêmes paroles de cette royauté tombée en la puissance du bourreau s’éteindront dans un roulement de tambours.

« Vous voyez quel est encore le pouvoir de la noblesse ! Appuyée d’un côté sur le trône, elle l’est de l’autre sur le clergé. Les fonctions publiques lui sont exclusivement réservées ; c’est elle qui possède les emplois de cour ; c’est elle qui jouit de toutes les pensions ; c’est elle qui remplit le cadre des officiers de l’armée ; c’est de son sein que sont tirés les grands officiers de la maison du roi, lesquels ont l’exorbitant privilège de vendre les charges subalternes et d’en garder le prix. Elle a, pour s’enrichir, les prestations, les redevances, les corvées, les mainmortes, des servitudes personnelles de toute espèce. Elle chasse : le paysan qui en fait autant va aux galères[1]. Investie des droits de haute, moyenne et basse justice ; elle a fourches patibulaires, piloris et carcans ; et ce n’est que depuis peu de temps que les sentences pour crime capital sont revues

  1. Voir le décret du 4 août 1789.