Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/119

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tombées au-dessous de ce tyrannique niveau. Les libertés détruisent d’elles-mêmes leur égalité d’origine. Or il faut que la vie puisse les recevoir toutes. Celles qui ont rejeté une épreuve plus spirituelle sont remises à une épreuve inférieure. C’est ainsi qu’il y a des épreuves à tous les degrés offerts par nos instincts, avant de passer à celles qui se rapportent à l’esprit. La douleur sait s’adapter à toutes les mesures.

Car, selon que les âmes se placent sur un cercle plus ou moins élevé, le genre et l’intensité de l’épreuve diffèrent. Le travail revêt autant de caractères que la liberté a de formes ; il crée autant de sortes de positions dans la vie qu’il y a de sortes d’instincts à détruire ou de sentiments à cultiver dans les âmes. Et d’abord, nos cœurs demandent à être attendris : or, à l’un il faut les plus longues douleurs ; à l’autre, la contemplation fera venir les larmes. Nos volontés demandent à être développées : or, à l’une il faut l’emploi des plus grands leviers ; il suffira pour l’autre d’être remise à elle-même.

Dans sa loi, le travail a tout prévu. Où la