Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/179

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œuvres, tu as consacré à la charité le temps de la servitude, tu as pleinement observé la loi sainte, voilà pourquoi, dans son ordre admirable, Dieu veut qu’une épreuve plus grande te mène plus haut dans sa gloire.

Considère, ô mon âme, l’amour que Dieu te porte pour te prendre au néant et te faire partager son bonheur ! Quand commença-t-il à t’aimer ? dit saint François de Sales. Quand il commença à être Dieu, c’est-à-dire dès l’abîme de son éternité. Et aussitôt sa bonté inouïe te nomma par ton nom. Quel amour que celui que Dieu a médité de toute éternité ! Il est certain alors que le cœur de Dieu voyait le tien et qu’il l’aimait tendrement, puisqu’il l’a créé. Or, ce cœur est infini : toutes les âmes peuvent le posséder, comme s’il était fait pour une seule. Le soleil ne regarde pas moins une rose et des millions de fleurs que s’il n’en regardait qu’une seule. Et Dieu ne garde pas moins son amour pour une âme, bien qu’il en aime d’innombrables millions d’autres, que s’il n’aimait que celle-là seule, que s’il n’aimait que toi.