Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/193

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infinie ne laissa même pas cette ressource au mal !.....

Telles se montrent les choses à qui n’a point compris le mystère sublime.

En se plaçant au point de vue du temps, il est aisé, en effet, d’écraser d’objections le fait de la douleur. Mais, dès qu’on songe sérieusement à la chute des anges et à celle de l’homme, on comprend pourquoi Dieu, qui déborde d’amour, n’a pas voulu que des êtres tirés du néant fussent immédiatement introduits dans la Gloire. Pour porter le poids de la Félicité sans exposer en nous l’amour à être aussitôt consumé par l’orgueil, il faut être l’Amour en soi, la bonté infinie, la Perfection première et absolue.

Ah ! plaignons les yeux assez faibles pour trouver mal ce que Dieu fait. Prenons-y garde : on voit celui qui manque de cœur et ne sait point porter l’existence, dès que la douleur le frappe, se renverser du côté du mal. L’orgueil est comme une pierre au fond de l’âme qui fait ressauter l’instrument divin. Mais si dans l’existence nous voyons Dieu, si à la source de l’être on trouve