Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/249

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Pour pouvoir se livrer à toute sa miséricorde, Celui qui désormais n’agit que par excès d’amour donnera donc toute latitude à notre liberté, en s’offrant pour la relever de toutes ses chutes ! L’homme qui tombe pourra-t-il se relever avec plus de gloire ? L’homme qui ceint la douleur pourra-t-il entrer plus avant dans les béatitudes, et l’Église, qui va réparer la nature, le fera-t-elle avec plus de perfection ? C’est là tout ce qui paraît préoccuper un tel amour. Car la Miséricorde va faire tous les frais de la générosité sans pareille.....

Une telle liberté remet l’homme tout à faire. La création l’a commencé ; il faut ici que l’âme reprenne son commencement. On oserait presque le dire : il faut dès le début que sa nature tombe ; il ne doit être composé que de grâce et de liberté !

Homme ! ne t’étonne plus de l’ardente continuité du travail ! Il importe que ta liberté revienne sans cesse sur elle-même ; il faut qu’elle ait tout vu, tout repassé ; qu’elle ait repris les avances que Dieu a faites, puisque tout croule dès que le mérite acquis n’est point là. Mais plus elle agrandit