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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/288

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aisée d’abord, déclina graduellement, de sorte que ton père et ton oncle ne possédaient qu’un chalet et quelques bestiaux dans le petit village de X… situé au pied des Alpes savoisiennes, qui fut presque détruit par un incendie en 1852.

« Tu n’es donc pas tout à fait Italien, comme me le faisaient supposer les cantiques vénitiens que ta mère te chantait et dont tu t’es toujours souvenu. Mais ta mère était Lombarde. J’aurai à te dire, sur le grand cœur de cette noble femme, des choses qui te rendront fier d’être son fils. J’ai appris ces détails du curé de X…, car je reviens de faire un pèlerinage à ton berceau natal. J’y ai prié sur la tombe des tiens et j’ai su de la bouche du vénérable curé les circonstances de la catastrophe qui a décimé le village et t’a enlevé tes chers parents.

« On n’a plus jamais entendu parler en Savoie de ton oncle Théodore Demaisy ; mais, cher enfant, n’as-tu pas en nous une famille ?

« Je serai plus explicite sur tous ces faits qui t’intéressent à ton retour, qui ne saurait larder. Nous t’attendons le plus tôt possible. Ton parrain me charge de te dire qu’il te commande d’accompagner Paul ici. Tu sais que ce mot un ordre sans appel possible aux Ravières. À ce propos, j’aborde un sujet que je n’ai jamais effleuré avec toi, bien qu’il m’en coûtât de voir se glisser une fatale réserve dans notre mutuelle affection ; mais je le fais, toujours par l’ordre de mon père, et d’abondance de cœur pour ma part.

« Nous savons tous par quel motif délicat tu as pris du service. S’il n’avait tenu qu’à moi dès ce temps-là !… Mais passons. J’ai donc à t’apprendre que ton parrain n’a plus rien à te refuser, quoi que tu lui demandes, et que tante Catherine et Alice se joignent à moi pour t’attendre avec la plus vive impatience. « Philibert CHARDET. »

Au bas de cette lettre, Alice avait mis ces quatre