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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/136

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égaux quand ils ont des torts envers eux ; mais demander pardon, c’était agir en enfant, et le petit roi était trop pénétré de l’importance de son personnage pour se résoudre à cette démonstration mortifiante.

« Jamais ! dit-il.

— Madame, dit Mlle Mertaud à la comtesse, cette scène n’a que trop duré, en effet, et je m’afflige de vous en voir si affectée.

— Mademoiselle, répondit celle-ci, mise tout à fait hors l’obstination de son petit-fils, puis- de son caractère par que vous avez tous les droits de son père sur Stéphane, forcez-le à faire la réparation qu’il doit à M. Carlstone.

— Dieu m’en garde, madame. Qu’obtiendrais-je de Stéphane en le violentant ? Des protestations faites du bout des lèvres. M. Carlstone ne voudrait pas d’une réparation illusoire. Tout ce que je puis faire, c’est d’écrire tout ceci au comte Alénitsine.

— Il me l’enlèvera ! s’écria la comtesse.

— Madame, si votre tendresse, si ma modération obtiennent des résultats aussi tristes pour cet enfant, il faudra bien rendre Stéphane à une tutelle que son respect et son affection ne sauraient contester. »

Stéphane s’approcha tout à coup de M. Carlstone, et la voix étranglée par le combat qui venait de s’élever en lui, il lui dit avec un sincère accent de regret :

« Pardonnez-moi, pardonnez-moi. Je ne prévoyais rien de ce qui est arrivé… J’ai été imprudent, coupable…