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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/202

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trouvé sur son corps la marque triangulaire qu’y laisse le suçoir du vampire, et lorsqu’il l’a trouvée, il va établir son campement ailleurs, car ces grosses chauves-souris reviennent le lendemain au gîte où elles ont pris la veille un bon repas. On ne meurt pas pour une ni même pour plusieurs morsures, mais vous comprenez qu’il n’est pas sain d’être saigné sans besoin.

— Mais, demanda l’interlocuteur qui était un enfant de douze ans en uniforme de collégien, pourquoi se tiennent-elles ainsi la tête en bas ?

— Eh ! dit le cicerone qui était un jeune homme de dix-sept ans en costume d’ouvrier endimanché, c’est leur façon de se percher. Le sang devrait leur monter à la tête cependant ; mais ce sont là de vilaines petites bêtes de proie, venez plutôt voir le singe lion.

— Voyons, Eugène, dit le collégien d’un air de doute, tu ne m’as pas fait un conte en me faisant son portrait ? Ça existe, le singe-lion ?

— Oui, le bon Dieu a fait là la miniature du lion : un lion pour rire, pas si gros que ma main, orné d’une belle crinière fauve à reflets dorés et un peu roses, et ayant la face du « roi des animaux », comme disent vos fables de La Fontaine.

— Oh ! tu es étonnant, toi qui n’as pas été au collége, de savoir tant de choses sur l’histoire naturelle. Papa disait bien que tu me montrerais le Jardin d’acelimatation mieux que lui.