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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/57

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dénouer toutes ces difficultés, mais à mon retour, toutes mes inquiétudes me sont revenues en trouvant Stéphane irrité contre Arkadi, et plus tard en entendant cette scène ! Comment vous en êtes-vous tirée ? » ajouta-t-elle avec un sourire qui demandait grâce pour la faiblesse qui l’avait empêchée d’interposer son autorité dans cette circonstance.

Suzanne raconta les incidents de son arrivée et pria la comtesse d’excuser la liberté prise par Arkadi au sujet de la voiture.

« Il ne s’agit pas de cela, répondit la comtesse ; Arkadi pouvait prendre une voiture pour aller à votre rencontre ; mais il a obéi à un fâcheux instinct de taquinerie en étrennant celle de Stéphane. Il l’irrite souvent et c’est lui qui a causé celle algarade.

— Madame, répliqua résolûment Suzanne, permettez-moi de ne pas vous donner mon opinion sur ces faits avant de vous avoir demandé si M. le comte ne vous a pas envoyé des instructions pour moi. Il m’importe de connaître la limite de mes droits de critique.

— Voici sa lettre, qui vous est destinée tout autant qu’à moi ; mais aurais-je tremblé si le pouvoir qu’il vous assigne n’était absolu ?

— Dans ce cas, madame, permettez-moi de vous demander où est le comte Stéphane. Après son accès de colère, il doit avoir un mouvement de fièvre ; j’en ai vu chez lui tous les symptômes. Il importe de le soigner.