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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/68

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à bout, je la déclarerai capable de commander un régiment de Cosaques. En tout cas, ayez la raison de la laisser agir, c’est urgent. Je vous le dis dans l’intérêt de votre repos et de votre conscience, et aussi par amitié pour Pavel. »

Arkadi ayant quitté le salon une demi-heure après la disparition de Stéphane, et M. Carlstone ayant opéré sa retraite peu d’instants après, Suzanne comprit qu’elle était libre de rentrer chez elle et s’esquiva discrètement.

Elle occupait au premier étage deux jolies chambres avoisinant la salle d’études et donnant sur une cour intérieure. En face et séparée par une large galerie, sur laquelle s’ouvraient tous les appartements de cet étage, était la porte qui conduisait chez Stéphane. Quant à Arkadi, il était un peu plus loin.

Au moment de s’enfermer chez elle, Mlle Mertaud aperçut sur le seuil entre-bâillé du petit salon de Stéphane (quatre femmes de service parlementant à grand bruit avec le valet de chambre. L’une tenait un flacon de sels, la seconde, une tasse où fumait un liquide bouillant ; les deux autres écoutaient, les bras ballants et la bouche béante, le récit que leur faisait d’un air effaré le grand personnage d’antichambre qui avait l’honneur de servir le petit roi.

« Qu’y a-t-il ? » leur demanda Suzanne, oubliant que selon toute probabilité ils ne sauraient ni l’entendre ni lui répondre.