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et Distractions Parisiennes

à son jour de sortie de rentrer avec un bouquet pour « Madame », des cigares pour « Monsieur ».

Dans les grandes maisons de tolérance, la fille jouit, généralement, d’un jour de liberté par semaine.

Si elle gagne largement sa vie, elle dépense aussi, lorsqu’elle sort, énormément d’argent.

Très souvent, elle a, au dehors, un amant de cœur qu’elle entretient, qu’elle va rejoindre lorsqu’elle est libre et entre les mains duquel elle laisse une grande partie de ses bénéfices.

La pensionnaire de grandes maisons, du Chabanais, par exemple, gagne certainement, au minimum, une somme de cinq louis par jour.

Étant donné que la « passe », dans cet établissement, se paie deux louis et que la fille touche la moitié de cette somme, il n’est pas exagéré de se baser sur celle moyenne.

On voit, tout frais payés, quel bénéfice net peut tirer parti de son trafic, la prostituée de grande maison.

Il diminue avec le degré de la maison dont elle fait l’ornement ; mais elle gagne toujours largement son existence. Elle pourrait se faire des rentes si, malheureusement, son argent ne passait pas dans les mains d’un marloutin qu’elle adore et qui l’exploite.

Dans quelques grandes tolérances, les filles ne voient jamais « Madame ». Celle-ci est à Nice, à Monte-Carlo, à la mer ou aux eaux.