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Maisons de Plaisir

vent à tour de rôle et, maintes fois, en bande, ce petit monde a organisé une partie de plaisir dont on parle sans cesse, car on s’est bien amusé.

La chambre de la boniche n’est pas grande et manque de sièges. Cela n’embarrasse ni la maîtresse de maison, ni les invitées. On se loge comme on peut, sur la malle de la propriétaire de la chambrette, sur son lit et on prépare le thé sur une lampe à alcool que la bonne a chipé dans la cuisine. Elle a eu soin de prendre aussi dans l’armoire aux provisions des gâteaux pour ces dames et un carafon d’eau-de-vie pour ces messieurs.

Et la petite fête commence. De nouvelles invitées arrivent ; ce sont des bonnes de la maison qui ont leur chambre près de celle de la demoiselle qui reçoit. Et, dans le corridor, c’est un va et vient, car on visite les « appartements » de ces dames.

On marche avec précaution, cependant, en chuchotant, en étouffant ses rires, car la concierge — qui a la patte bien graissée et qui connaît le goût des meilleurs vins des maîtres de la petite bonne — veut bien fermer les yeux, à la condition qu’il n’y ait pas « d’escandale » comme elle dit.

Très tard dans la nuit, ou mieux, très tôt vers le matin, la petite bande s’en va et la boniche reste seule avec son ami qui, lui, partira dans une heure ou deux.

Vous pourriez croire que, le lendemain, la