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Maisons de Plaisir

tentantes, des propositions séduisantes. C’est bien alléchant, tout cela, et peu de belles petites ont le courage de faire la nique à ces messieurs.

On écoute d’abord ; cela m’engage à rien ; cet après-midi on réfléchira, et ce soir on se décidera.

Il faut bien s’amuser, en somme, et profiter un peu de la vie pendant qu’on est jeune !

Par exemple, la midinette n’est pas Parisienne pour rien. C’est une fine-mouche et son flair, quatre vingt-dix fois sur cent, l’avertit quand elle a affaire à un bonhomme qui veut la rouler.

Et il faut voir son indignation.

Ah ! mais non, elle ne veut pas se laisser mettre dedans et l’amour sans pognon ne lui dit rien du tout.

Si elle admet que l’amour est un plaisir, elle déclare aussi que le monsieur qui ne sait pas récompenser les gentillesses d’une femme est un mufle. Et elle est l’ennemie du mufle. Et elle ne l’envoie pas dire à celui qui veut essayer de l’entortiller.

De temps à autre, l’une d’elles — une veinarde comme elles disent — tape dans l’œil d’un monsieur fort riche, et qui s’éprend follement de sa grâce et de sa fraîcheur.

Il la tire de l’atelier, l’installe dans un petit hôtel, lui donne chevaux et voitures et fait d’elle une femme à la mode.