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Maisons de Plaisir

N’oublions pas que nous sommes dans les quartiers riches et bien fréquentés et que la Parisienne, en fine mouche, sait être distinguée à l’occasion.

Il n’en est pas tout à fait de même dans les passages environnant les Grands Boulevards.

La noceuse y est là plus à l’abri et elle risque moins à se montrer plus entreprenante.

Si la courtisane parisienne aime à fréquenter l’étranger, souvent généreux la courtisane étrangère qui a établi ses quartier à Paris, recherche, de préférence le provincial à tout autre homme.

Elle pense que sa qualité d’étrangère, son langage émaillé de quelques mots de sa langue natale, piqueront la curiosité du bourgeois provincial.

Et, bien souvent, elle n’a pas tort. L’habitant de la province qui a goûté aux amours des Françaises, des Parisiennes, se laisse volontiers entraîner par la petite étrangère qui susurre gentiment de douces choses.

Il se sent presque un autre homme, loin de chez lui, aux côtés de cette fille qui représente pour lui un autre peuple, une autre nation.

Et c’est pour nos fêteuses parisiennes une vraie concurrence que leur font sur ce terrain les étrangères qui viennent se livrer chez nous à l’amour vénal.