S’il faut vous méfier des entôleuses qui vous dévalisent avec une habileté digne des meilleurs voleurs, il vous faut aussi vous garer du pickpocket en jupon.
C’est, en somme, une entôleuse aussi ; mais elle vous lestera de votre portefeuille, de votre montre, avec plus d’audace que celle-ci.
L’entôleuse, habituellement, pratique dans la chambre où elle vous a amené ; la petite pickpocket, elle, est plus osée, plus hardie. Elle va d’un bout du passage à l’autre, guettant ceux qui s’approchent.
Tantôt elle semble s’absorber dans la contemplation des objets mis en montre dans une boutique, elle contemple les photographies, les cartes postales illustrées qui s’étalent aux devantures, puis, tout à coup, elle repart, va et vient sans cesse jusqu’à ce qu’elle ait réussi à « empaumer » un « miché ».
À côté de la petite femme qui « fait » les passages, il y a aussi celle qui cherche sa clientèle autour des bureaux d’omnibus.
La jolie personne, d’un coup d’œil, scrute l’intérieur du bureau. Si elle remarque quelque monsieur susceptible de s’attacher momentanément à ses charmes, elle entre, s’assied et s’arrange de façon à être remarquée du dit monsieur. Si elle ne voit personne avec qui elle puisse entrer en « relation », elle se promène aux alentours, en observant les allées et venues des
