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Maisons de Plaisir

et quelques secondes après, c’est encore la même chose.

Il fait une chaleur insensée et les hommes font un geste pour rejeter un peu leur chapeau en arrière ; les femmes, à force de ruse et d’adresse — car on est entassé les uns sur les autres — parviennent à dégrafer leurs manteaux ou leurs tours de cou.

Tous les corps se frôlent, sans souci du bon ton — forcément.

Les vicieux aiment le métro, car c’est toujours pour eux une occasion de se frotter à de jolies personnes qui sont impuissantes à se défendre dans cette cohue.

La petite femme, lorsque ce manège ne l’amuse pas, devient rouge, étouffe de chaleur et d’indignation, mais n’ose protester contre les attouchements auxquels se livre sur sa ronde personne, l’homme à passions, habitué du métro.

D’ailleurs, si elle protestait, un concert de rires et de plaisanteries lui répondrait sans doute. Sans compter que le monsieur qu’elle accuserait protesterait et prouverait qu’il lui est impossible de se servir de ses mains, la foule étant si compacte.

Si ces façons d’agir amusent la belle petite, elle s’y prête volontiers et avec d’autant plus de sécurité que chaque voyageur est occupé à garder son équilibre ou à reluquer sa voisine.

De temps à autre, s’élève un petit cri tout de