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et Distractions Parisiennes

suite étouffé. C’est une dame, pressée de sortir et qui, nerveuse, s’accrochant à gauche, à droite, pour se rapprocher de la porte, vient d’être pincée à la partie charnue de son corps.

Et, à chaque station se renouvelle la même lutte entre les entrants et les sortants.

On se regarde furieusement, on échange deux ou trois mots désagréables, on voudrait se manger, mais le temps presse et le métro repart et, plus loin, la même scène recommence.

À côté des filles qui « font » le métro et qui profitent des bonnes dispositions du monsieur qui a frôlé une jolie petite femme qui lui fausse compagnie à une station quelconque, il y a encore une autre habituée du métro.

Elle est bien reconnaissable, celle-là, dans sa toilette noire de deuil élégant.

Elle porte le chapeau de crêpe noir, orné de blanc, qui distingue les veuves.

Elle est encore très jeune, souvent jolie, toujours gracieuse et fort intéressante.

Le contrôleur la connaît bien, c’est une cliente exceptionnelle. Elle passe une partie de sa vie dans le métro qu’elle ne quitte qu’en galante compagnie, aussi sourit-il lorsqu’il voit un monsieur « flamber » pour la petite dame en noir.

Elle n’est pas farouche, sourit lorsqu’on la bouscule, lorsqu’on la pince, lorsqu’on la frôle de très près et, elle a une mine si gentille elle a l’air de demander si tendrement des consolations,