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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/239

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Il n’y a pas long-temps que la houille est devenue en France un combustible de quelqu’importance ; couvert de forêts nombreuses et anciennes, notre pays fournissait aux industries d’autrefois si restreintes et si peu importantes, l’aliment de leurs rares fourneaux ; il n’a commencé à se déboiser qu’après l’invention et l’application générale de la machine à vapeur, qui ne date que de la fin du siècle dernier. À partir de cette époque, le combustible végétal fourni par les forêts n’a cessé d’augmenter de valeur, parce qu’il s’épuise vite et que sa reproduction ne s’opère que lentement.

L’Angleterre, entrée avant nous dans la carrière industrielle, a exploité la première ses gisements de houille si nombreux et si abondants ; nous avons suivi son exemple, mais c’est à peine si nous avons effleuré notre sol qui renferme, lui aussi, de nombreuses et fertiles houillères. L’exploitation de ce combustible présente, vous le savez, Messieurs, un curieux phénomène ; plus on en extrait, plus on creuse avant dans les entrailles de la terre, plus on fouille profondément ses différentes couches, et meilleurs sont les produits qu’on obtient. Nous en sommes encore à exploiter les couches supérieures de formation récente ; c’est ce qui explique pourquoi l’on se plaint de manquer de certaines espèces de charbon, de celui qui flambe par exemple et qu’on désigne sous le nom de flénu de Mons ; je ne doute pas que nous n’en ayons de semblable,