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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/87

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duit son cheval taxé avec une bride taxée sur une route taxée. L’Anglais à l’agonie versant une médecine qui a payé 7 pour 100, dans une cuiller qui a payé 15 pour 100, se rejette sur un lit d’indienne qui a payé 22 pour 100 ; il fait son testament sur un timbre qui coûte 8 livres sterlings et il expire dans les bras d’un apothicaire qui a payé 100 livres pour avoir le droit de le faire mourir. Ses propriétés sont taxées de 1 à 10 pour 100 ; on exige des droits énormes pour l’enterrer dans le cimetière, ses vertus sont transmises à la postérité sur un marbre taxé, et il est réuni à ses ancêtres, seulement il ne paie plus de taxes. »

Chez nous, les taxes sont évidemment plus supportables ; mais aussi les moyens de fortune sont plus bornés. Ce qu’il importe d’éviter, c’est que nos travailleurs n’aient, comme en Angleterre, qu’une part légère des profits du travail dont ils supportent toute la fatigue. Il y a là trop de gens qui ont des châteaux et des parcs avec 100,000 livres de rente, et trop de pauvres, parasites d’un autre genre, vivant de la taxe qui, en définitive, est un impôt sur le travailleur, tout comme l’oisiveté des grands.

Quelles heureuses conséquences un bon système de crédit n’aurait-il pas pour l’agriculture qui est en réalité la reine de nos industries ! Ne perdez pas de vue que nous avons en France 38,000 communes et 24 à 25,000,000 d’hommes employés aux travaux agricoles. Beaucoup sont propriétaires ; ce sont eux qui ne progressent pas