Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/106

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dressant aux personnes qui l’entouraient : Un homme comme cela, mais c’est à étouffer.

Si tant et de si puissantes accusations n’avaient été adressées aux machines, je croirais superflu de vous donner de nouvelles preuves de la supériorité des pays qui les ont adoptées sur ceux qui les ont repoussées ; mais ces accusations subsistent, et comme on les renouvelle chaque jour, elles ont fait naître dans les esprits une certaine indécision sur la manière dont cette question devait être décidée ; vous me permettrez donc de citer encore quelques faits propres à faire cesser cette indécision.

Je prendrai mon premier exemple dans un pays très rapproché de nous, et je comparerai la position de l’Irlande où il n’y a pas de machines, avec l’Angleterre qui renferme tant de manufactures créées depuis l’invention des machines. D’un côté nous verrons le paysan irlandais cultiver la terre, engraisser des bestiaux dont il ne mange pas, et se nourrir toute l’année de pommes de terre dont il n’a pas toujours une quantité suffisante ; de l’autre côté l’ouvrier anglais qui achète les bœufs et les légumes de l’Irlande ; celui-ci portant l’hiver de bons habits de drap bien chaud et l’été des vêtements d’étoffe légère, habitant de petits cottages bien propres, bien aérés et suffisamment vastes ; tandis que l’autre sera à peine couvert de quelques haillons, et que sa famille et une partie de son bétail auront pour demeure commune la seule pièce qui compose sa misérable cabane.

Comparant ensuite deux peuples qui le furent