Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/108

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lité règnent ; l’agriculture y est prospère, les impôts facilement perçus, le peuple, après les heures de travail, va chercher à accroître ses connaissances dans des cours publics. En Espagne : les impôts ne sont pas payés, le trésor obéré, les troupes sans solde et, comme les habitants, sans vêtements et sans chaussures, l’agriculture négligée ; et pardessus tout l’ignorance et la paresse ajoutent encore à tous les maux en servant d’aliment à la guerre civile.

Avant de terminer, je veux répondre encore à un argument avec lequel M. de Sismondi combat les machines. Elles ont, dit-il, pour résultat éloigné de concentrer l’industrie entre les mains des plus riches. On fait avec de grands capitaux et peu de bras ce qui exigeait autrefois le concours d’un plus grand nombre d’ouvriers. Il y a économie pour l’entrepreneur à travailler en grand, mais il y a perte pour la société, parce que les petites manufactures disparaissent et qu’au lieu d’avoir beaucoup de petits fabricants aisés, vous n’avez que quelques grandes fortunes et beaucoup de malheureux ; or il vaut mieux activer la production et la rendre avantageuse, le luxe même exagéré d’un grand manufacturier ne vaudra jamais la consommation de cent ménages.

Si les choses se passaient comme M. de Sismondi l’affirme, il est certain qu’on devrait s’empresser de mettre obstacle aux développements de cette aristocratie nouvelle qui serait due aux machines ; mais il n’y a qu’un seul inconvénient à ce système, c’est qu’il est réfuté par les faits, c’est