Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

présenta toutes les fois que le change fut avantageux, ou que les produits du pays qui exportait son or, étaient inférieurs, soit par la qualité, soit par le prix, à ceux du pays dans lequel on l’envoyait.

L’utilité réelle des métaux précieux consiste, ainsi que je l’ai démontré plus haut, à servir et à faciliter les échanges du commerce auxquels ils sont presqu’aussi nécessaires que les routes, et c’est même chose remarquable que d’observer comme ces deux grands agents du négoce se sont, à toutes les époques, perfectionnés simultanément. Lorsqu’il n’y a pas de monnaie et que les échanges ont lieu en nature, produits contre produits, il n’y a pas non plus de routes ni de chemin, les transports se font à dos de mulets ou de chameaux ; avec les progrès de la civilisation, lorsque les hommes se groupent en société et forment des villes, ils établissent des routes afin de communiquer entre eux, et ils adoptent une monnaie pour faciliter leurs échanges. Le commerce, une fois organisé, a recherché tous les moyens de faciliter ses opérations, et il en est arrivé à ce point, aujourd’hui, de trouver les routes ordinaires trop lentes, même lorsqu’il les parcourt au galop des chevaux, et la monnaie, embarassante pour solder ses achats ou recevoir le montant de ses ventes et c’est pour gagner du temps, ce précieux capital, comme disent les Anglais : Time’s is monney, qu’ont été inventés les billets de banque d’une part et les chemins de fer de l’autre. Nous nous occuperons plus tard de ces perfectionnements de la monnaie ; des banques et du crédit ; continuons,