Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/34

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lement d’une sœur, Vénus, et d’un tout petit frère, Mercure, le dernier éclos du nid.

Est-ce bien exactement ainsi que renaissent les mondes ? Je ne sais. Peut-être les légions mortes qui se heurtent pour ressaisir la vie, sont-elles moins nombreuses, le champ de la résurrection moins vaste. Mais certainement, ce n’est qu’une question de chiffre et d’étendue, non de moyen. Que la rencontre ait lieu, soit entre deux groupes stellaires simplement, soit entre deux systèmes où chaque étoile, avec son cortège, ne joue déjà que le rôle de planète, soit encore entre deux centres où elle n’est plus qu’un modeste satellite, soit enfin entre deux foyers qui représentent un coin de l’univers, c’est ce qu’il n’est permis à personne de décider en connaissance de cause. La seule affirmation légitime, la voici :

La matière ne saurait diminuer, ni s’accroître d’un atome. Les étoiles ne sont que des flambeaux éphémères. Donc, une fois éteints, s’ils ne se rallument, la nuit et la mort, dans un temps donné, se saisissent de l’univers. Or, comment pourraient-ils se rallumer, sinon par le mouvement transformé en chaleur dans des proportions gigantesques, c’est-à-dire par un entre-choc qui les volatilise et les appelle à une nouvelle existence ? Qu’on n’objecte pas que, par sa transformation en chaleur, le mouvement serait anéanti, et dès lors les globes immobilisés. Le mouvement n’est que le résultat de l’attraction, et l’attraction est impérissable, comme propriété permanente de tous les corps. Le mouvement renaît soudain du choc lui-même, dans de nouvelles directions peut-être, mais toujours effet de la même cause, la pesanteur.

Direz-vous que ces bouleversements sont une atteinte aux lois de la gravitation ? Vous n’en savez rien, ni moi non plus. Notre unique ressource est de consulter l’analogie. Elle nous