Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/143

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C’est la sénile et dindonnière suffisance d’un empirique superbe jetant à la Vie profonde l’invective de son démenti et promulguant la force divine d’un balbutiement capable d’aggraver l’immobilité des morts !

Il semble vraiment que les adorateurs de M. de Goncourt « connaissent » assez peu leur maître. Ils parlent volontiers de son effrayante pénétration d’observateur, de la péremptoire sérénité de ses analyses et de la surfine qualité de ses intuitions, — sans s’apercevoir qu’ils sont aux pieds d’un simulacre pronominal tellement inhabité qu’en tamisant la poussière, on n’y trouverait pas même un parasite vivant d’un de ces rongeurs qui pullulaient dans la colossale figure du dieu Sérapis, quand Théodose la fit éventrer à coups de haches consulaires, il y a juste quinze cent deux ans !

Une chose qui est à ravir, c’est l’émulation victorieuse, le délire grandissant des écoliers du prophète, dont quelques-uns ont dépassé leur initiateur en accomplissant de plus grands miracles, et qui, néanmoins, lui continuent leurs prostrations caudataires.

Évidemment la prose corsetée, odoriférante et vertugadine du père de Chérie et de La Faustin doit paraître déjà quelque peu caduque aux Annibals du décadentisme qui escaladent, chaque matin, les Alpes de la plus inaccessible grammaire. Mais il leur plaît de toujours vénérer en lui le premier élu de l’introuvable Divinité dont