Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/155

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La Légende est fort vantée chez les soprani de ce haut pacha.

Tout Flaubert s’y trouve, en effet. Non pas le Flaubert de Madame Bovary, qui n’est pas le vrai, disent les pères du concile ; mais celui de la Tentation, avec la cavalerie danubienne de ses dictionnaires ; celui de Salammbô, avec l’archaïsme radoteur de sa friperie sépulcrale ; enfin celui de l’effroyable Éducation sentimentale, d’un embêtement si olympien, avec l’enfantillage sénile de son impalpable serpent d’amour, ténu comme un fil de soie et long comme les Amazones, qui met quarante ans à s’enrouler autour d’une Ève en mastic dont il n’est pas écouté.

Ajoutons que le sujet même est une occasion de triomphe pour ceux d’entre ses fidèles qui reçurent le don divin de la profondeur. C’est le seul endroit où Flaubert daigne apparaître tout à fait cordial pour la religion.

On est alors en mesure de répondre victorieusement aux gratte-culs de la piété qui s’aviseraient d’alléguer la sereine indifférence du romancier et son mépris évident de la tradition chrétienne, — puisque, cette fois au moins, il a donné le meilleur de son gigantesque cerveau pour la canonisation littéraire d’un bienheureux oublié dans le fond des âges.

Elle n’est pas trop bête, la prétention des Chartreux d’Éole ! et j’ai la douleur d’avouer que, sur ce point, je pense à peu près comme