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XIX

LES ÂMES PUBLIQUES


À FRÉDÉRIC BROU

Je déclarais, un jour, à propos d’un de nos plagiaires les plus estimés, qu’il serait à la fois utile et délicieux d’écrire, sous ce titre, une sorte de pamphlet qui consolât, en attendant mieux, les amateurs de justice et d’éternité.

J’avais même rêvé d’accomplir cette rude besogne qui serait assurément un énorme livre, tant la matière est copieuse !

Mais j’ai dû considérer, en gémissant, la brièveté de la vie et le sérieux de nos impénétrables destins.

Je commence à furieusement me lasser de la contemplation de tous ces fantoches dégoûtants ou bêtes dont s’enorgueillit l’animalité contemporaine et j’estime enfin que l’oiseuse divulgation de nos turpitudes est un contestable plaisir.