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XXII

LES CABOTINS SANGLANTS


À YVES BERTHOU

De tous les cabotins qui empoisonnèrent jamais Paris et le monde, je n’en connais pas de plus répugnants, de plus exaspérants, de plus trépanants que les cabotins provençaux. Qu’ils soient poètes, hommes politiques, négriers, marchands de contremarques ou toutes ces belles choses ensemble ; qu’ils aient encore le pied dans la noire crotte du début ou qu’ils aient depuis longtemps escaladé les frises, ils sont identiques par la plus enragée fringale de publicité et de tintamarre.

Ah ! il faut qu’ils aient de rudes qualités naturelles ou acquises, les méridionaux de Provence, pour qu’on arrive à les endurer ! Leur assurance indéconcertable d’être les premiers d’entre les mortels, leur sempiternelle vantardise, l’indégonflable vessie de leur bavardage et,