Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/362

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ment à Paris et à Marseille ses mains de belluaire teintes de sang, du vrai sang d’un homme tué par elle pour venger ses chastes flancs diffamés !

Du côté de l’inébranlable époux, sécurité plus énorme encore et espérance non moins certaine, quoique un peu moins littéraire.

Le sang de Morin ne rejaillirait-il pas sur cet imbécile déjà rouge, lui faisant une manière de pourpre politique à tirer l’œil de la France entière ?

Le député de Paris, M. Anatole de La Forge, ne viendrait-il pas déclarer en pleine audience que son estime, déjà presque sans bornes, pour madame Hugues, avait augmenté depuis le meurtre du pauvre diable ?

Certes, il était facile de conjecturer que cette forte femme porterait loin son heureux époux.

Et Marseille donc ! où on commençait, paraît-il, à le trouver ridicule ! Que dirait cette cité d’athlètes ? et que ne ferait-elle pas aux réélections prochaines ?

Quel goujat du port, quel bourgeois de la Cannebière s’aviserait maintenant de lui refuser son vote ? Et quelle femme de Marseille serait capable de l’endurer ?

Pour honorer le grand Clovis Hugues, toutes ensemble cocufieraient plutôt leurs maris quarante fois le même jour !

Donc, suppression d’un gêneur et gloire infinie de tous les côtés. Telle apparaît la combinai-