Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/89

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valise ! Mais, que voulez-vous ? il ne s’adresse pas aux lecteurs que choisirait un écrivain mâle, c’est dans le sillage du calicot qui est forcé d’offrir sa denrée et, dès longtemps, il s’est appris à couper très-bien tout ce qui dépasse.

Voyez comme il a gentiment émasculé M. de Goncourt et le Crotoniate Flaubert dans Sapho, et ce que devient, à travers le personnage de son praliné Gaussin, le Frédéric Moreau de l’Éducation sentimentale.

Je serais curieux de savoir s’il recevait chez lui le pauvre diable récemment défunt que tous les gens de lettres ont connu sous le nom de Nicolardot. C’était l’homme le plus renseigné de France sur les menus potins de l’Académie et il me paraît avoir été soutiré d’une jolie façon, celui-là ! Dans l’Immortel, je retrouve tout mon Nicolardot, jusqu’à son style de merlan de séminaire, que Daudet, par grand miracle, n’avait pas à sopraniser.

Alphonse Daudet devrait toujours être désigné comme auteur de Jack et de Fromont jeune, parce que, en réalité, ce sont bien là ses deux livres les plus réussis, c’est-à-dire ceux où ses rares dons d’imitateur, d’adaptateur et de copiste ont le plus heureusement éclaté.

Hélas ! tous ses romans, sans exception, pourraient être confiés aux jeunes personnes, s’il