étrange, que je viens de vous raconter le Crime et le Châtiment. Voici que déjà se détend la fibre d’airain de votre implacable justice, comme se détendraient les boyaux d’une guitare dans laquelle trente chiens auraient pissé. Or, vous y êtes moins que jamais, entendez-vous ?
Dans notre métier, on est précisément à la bouche de l’égout, et on en voit sortir de telles choses qu’il devient, à la longue, difficile de s’étonner. Pourtant, monsieur, l’homme dont nous parlons m’a étonnée et m’étonne encore, jusqu’à l’épouvante.
S’il n’y avait eu que ce que vous venez d’entendre, cet homme ne serait, en définitive, qu’une horrible canaille de plus dans la foule de nos canailles et mériterait à peine qu’on le mentionnât. Mais, je vous le répète, c’est autre chose, et la punition vous fera trembler si vous êtes capable de la comprendre.
Avez-vous remarqué la bizarrerie de l’identité du phénomène monstrueux, se reproduisant, à dix ans d’intervalle, avec deux femmes légitimes, épousées pour leur argent, cela va sans dire ? Je suis persuadée que l’expérience aurait indéfiniment donné le même résultat.
Pour parler net, le marquis était un Idolâtre, un fervent et rigoureux idolâtre, intérieurement configuré à la ressemblance de son Dieu et qui ne pouvait que la reproduire extérieurement dans ses tentatives de progéniture.